Le vendredi 12 mai 2023, Moetai Brotherson, candidat du mouvement indépendantiste de Polynésie française, a été élu Président du Territoire. Cette élection n’est pas sans conséquence sur le marché immobilier de Tahiti et rappelle des événements politiques survenus il y a une vingtaine d’années.

 

La situation économique et sociale en Polynésie française en 2004

 

En 2004, lorsque Oscar Temaru accède à la présidence du territoire, un nombre important de propriétaires a préféré mettre ses biens en vente et envisager un retour en métropole. D’autres ont joué de prudence en récupérant leur trésorerie pour la réinvestir en France, ou ailleurs. Beaucoup se sont désengagés de leurs biens immobiliers. La crainte d’une augmentation du chômage entrainant une crise économique et la perte de solvabilité de leurs locataires a motivé cette action.

 

Par ailleurs, les métropolitains, même résidants de longue date, étaient inquiets d’une augmentation du racisme « anti-popaa » et d’une justice à deux vitesses. A l’époque, il était possible de comparer la situation en Polynésie française à celle de la Nouvelle Calédonie. Beaucoup craignaient que la priorité d’emploi soit donnée aux locaux. Au niveau du marché immobilier, les conséquences furent assez lourdes.

 

La crainte d’une répétition de l’histoire

 

Il y a donc près de 20 ans, une situation analogue régissait notre quotidien en Polynésie française. A quelques détails près. Le nombre de biens immobiliers à la vente était dix fois plus important qu’actuellement.

 

Par ailleurs, les banques demeuraient beaucoup plus frileuses pour financer les métropolitains même résidants. Il s’ensuivit une période de flou, pendant laquelle la dynamique du marché immobilier a stagné pendant 2 ans, immobilisant les projets en cours. Toutefois, le Président Oscar Temaru n’est resté que 2 années en poste, de sorte que la situation est revenue à la normale en peu de temps.

 

Malgré tout, le contexte était différent d’aujourd’hui. En 2023, le mouvement indépendantiste est majoritaire. Il n’y aura donc sans doute que peu de concertation avec les autres formations politiques.

 

Par exemple, des mesures spécifiques (emploi, logement, droits divers…) à l’encontre des métropolitains et destinées à privilégier les locaux pourraient être prises.