S’il y a un sujet qui préoccupe bien les Polynésiens en ce moment, c’est l’accès à la propriété qui devient de plus en difficile.

 

Augmentation du prix du marché, taux de crédit bancaire qui s’envolent, investissement dans des logements transformés ensuite en location Airbnb, ce ne sont pas les causes qui manquent.

 

Un marché difficile reconnu comme tel par les professionnels de l’immobilier

 

Le marché de l’immobilier est aussi freiné par un manque flagrant d'appartements, de maisons ou de terrains à des prix abordables sur fond de crise du logement.

 

La Chambre territoriale des Comptes avait pourtant tiré la sonnette d’alarme dès 2020 en demandant des ouvertures de discussions sur le sujet. Mais force est de constater que cette alerte est restée sans écho, avec un marché de l’immobilier en 2024 complètement saturé et des familles qui s’endettent lourdement pour accéder à la propriété, voire qui n’obtiennent même pas les crédits.

 

En attente d’une baisse des taux d’emprunt

 

Avec un taux de crédit qui atteint en moyenne 3,6%, les Polynésiens misent plutôt sur une future baisse des taux de crédits immobiliers avant de s’engager. Du coup, moins de dossiers en cours et des banques qui attendent aussi, de leur côté, que la Banque de France revoit sa copie.

 

En attendant, aucune prise de risque du côté des organismes bancaires Polynésiens qui continuent à maintenir des critères stricts pour éviter le surendettement. Emploi stable, revenu fixe, régulier et prise de garantie.

 

L’excès de l’investissement dans le locatif

 

Dans cette affaire, il faut aussi considérer un autre facteur aggravant. La hausse du prix du marché qui oscille entre 20 et 25% en quelques années.

 

Rajoutons à çà des demandes de prêts de plus en plus refusées. Il apparait clairement que vouloir aujourd’hui contracter un emprunt sans disposer de capital de départ est une mission impossible.

 

Pour couronner le tout, il faut savoir qu’environ 8 logements sur 10 sont achetés dans le cadre d’un investissement locatif. Mais ces achats ne concernent qu’un petit groupe d’investisseurs, très souvent les mêmes et qui créent donc une monopolisation du marché immobilier au détriment des familles.

 

Enfin, dernier aspect noir du marché immobilier Polynésien, l’explosion d’Airbnb dont l’offre a augmenté de près de 37% entre 2017 et 2022, réservant ainsi 9200 logements considérés comme des meublés de tourisme et ne faisant donc plus partie des ventes sur le marché immobilier.