Quand on souhaite devenir propriétaire à Tahiti, il faut savoir que l’on va s’attaquer à un marché particulièrement tendu. La situation du marché immobilier en Polynésie française est complexe, contrainte à des dynamiques économiques qui ne le sont pas moins.
Nichées entre l’océan et la montagne, les possibilités de construction se trouvent naturellement limitées avec une géographie compliquée. La rareté foncière est donc de mise à Tahiti. De plus, elle est renforcée par une pression touristique importante et des investissements étrangers qui privilégient les terrains en bord de mer.
Des revenus insuffisants pour des prix élevés
Depuis maintenant plusieurs années, le prix moyen du foncier atteint des sommets complètement disproportionnés en regard du revenu moyen d’un foyer Polynésien.
La difficulté d’accès à la propriété est donc bien présente et, à l’exception de quelques signes d’amélioration, ne change véritablement pas depuis plusieurs années.
Par ailleurs, un autre élément vient encore perturber les transactions immobilières. L’indivision est un système traditionnel de répartition des terres et des biens partagés entre de nombreux héritiers. Pour obtenir un permis de construire ou conclure une vente, l’avis favorable et surtout unanime de dizaines de personnes rendent beaucoup de biens immobiliers inaccessibles. Il s’agit d’un frein majeur au développement immobilier en Polynésie française.
Un autre frein à l’acquisition perdure en Polynésie française. Les salaires moyens stagnants et la flambée des prix sont en décalage et empêchent aussi l’accession à la propriété. Le coût de la vie reste élevé en Polynésie française et le coût d’accès à la propriété individuelle, calqué sur les standards internationaux, rend difficile cet investissement pour le foyer tahitien moyen.
La mise en place d’aides au logement
Il y a heureusement des points positifs qui permettent d’avancer sur le sujet comme le prêt à taux zéro qui devrait voir le jour cette année.
D’autres dispositifs mis en place, comme le Fare OPH, un programme d’aide à l’accession à la propriété, tentent aussi de résoudre au moins une partie du problème. Cependant, ce type d’initiative, qui doit pourtant être saluée, peine à satisfaire une demande croissante.
Cette situation difficile génère des conséquences sociales préoccupantes. Les logements deviennent surpeuplés, des habitats précaires s’installent dans certaines régions. La jeune génération, en mal de logement, quitte la Polynésie française.
Un sentiment d’injustice règne également chez les autochtones, alimentant ainsi les tensions sociales et culturelles.
Le prêt à taux zéro est une bonne chose mais qui doit être accompagné par d’autres mesures. Des réformes foncières doivent être menées. Une régulation plus stricte doit intervenir pour les investissements extérieurs. Enfin, il faudrait pouvoir aussi adapter un modèle d’habitat au contexte de Tahiti.